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Témoignage de la petite Sandra

Sandra est une femme dans la mi-vingtaine, elle est en processus de guérison. Peu à peu, en intégrant ses blessures d’enfance, elle reprend en main son pouvoir personnel… et la maîtrise de sa Vie… J’ai une grande admiration pour le chemin qu’elle parcoure… Comme elle dit, elle marche sur le Chemin le moins fréquenté… c’est-à-dire, confronter ses blessures, ses abuseurs et oser parcourir le Chemin de la Guérison… son Chemin de Vie… Voici un moment d’intégration de douloureuses blessures qu’elle a bien voulu nous partager. Elle s’est laissée imprégner par ses mémoires du passé à travers son corps, son coeur, son âme et sa tête, et les a exprimé en paroles sur un mini stéréo-cassette. Puis, elle m’a envoyé cette cassette-audio pour que je puisse l’écouter… Sa petite fille intérieure blessée avait ce besoin légitime de se faire entendre… Elle avait besoin de retrouver sa parole perdue…

Elle a eu la générosité de tout retranscrire (le 10 août 2002) et m’envoyer son témoignage qui vous touchera certainement. Vous pourrez saisir davantage ce qu’une petite fille peut vivre durant des abus sexuels, particulièrement lorsqu’il s’agit de l’inceste paternel. Vous comprendrez alors que les erreurs d’orthographe sont dues et correspondent normalement à l’âge quelle pouvait avoir durant ces abus. (Soyez indulgents) BIG HUG à toi petite Sandra… Tu es en train de reprendre ta croissance … et doucement, tu traverseras les étape de l’adolescence pour enfin devenir une FEMME… une FEMME ÉPANOUIE… Blanche

Ben moi, he, j’aimerais ça avoir un papa normal. Moi j’aimerais ça avoir un papa normal. Mon papa y’é pas gentil, moi. Moi j’ai fait un dessin, pis mon dessin c’est Barny, Barny y’a une petite fille qui s’appelle Baby Bop. Pis Baby Bop a s’balance pis Barny y’a pousse. Baby Bop è contente pis Barny aussi y’é content. Mais moi j’ai colorié le dessin. J’aimerais ça que mon papa y me pousse comme ça quand je me balance. Pis que y soit content pis que je sois contente.

Moi j’aimerais ça parce que moi mon papa, moi mon papa y me fait des choses. Moi j’aime pas ça qu’est-ce qui fait comme choses mon papa. Mais y faut que j’lé fasse quand même. Mon papa y me dit qui faut que j’apprenne. I faut que j’lé fasse ces choses-là que mon papa y dit. Moi j’aime pas ben ben ça qu’est-ce que mon papa y fait. Moi j’aimerais ça avoir un papa comme le dessin que j’ai fait. Moi j’aimerais ça avoir un papa comme ça. Mon papa y’é pas comme ça moi mon papa. Mon papa y me fait des choses mon papa. J’aime pas ça qu’est-ce qui me fait mon papa. Peut-être que, peut-être que, peut-être que tous les papas y font ça hein ?

Moi là, moi là, y’a plein de choses que je voudrais dire. Ben, allo madame. Allo madame mon papa y me fait des choses. Est-ce que c’est normale madame qu’est-ce que mon papa y me fait ? Moi j’aime pas vraiment ça qu’est-ce qui me fait mon papa madame. Madame, est-ce que tu peux lui demander d’arrêter à mon papa ? Parce que moi j’aime pas ça qu’est-ce qui me fait mon papa. Mon papa, ben mon papa des fois, il fait pipi dans ma bouche. J’aime pas ça quand mon papa y fait pipi dans ma bouche, ça goûte pas bon. J’aime pas ça quand il fait pipi dans ma bouche mon papa. Il dit qui m’aime. On fait ça quand on s’aime. Mais moi je veux pas, j’aime pas ça moi. Moi non, j’aime pas ça quand il fait pipi dans ma bouche mon papa. Non moi j’aime pas ça, j’aime vraiment pas ça. Peut-être que ça va arrêter un moment donné. Peut-être qu’un moment donné, ça va arrêter. Moi j’aime pas ça qu’est-ce qui me fait mon papa. Moi j’aime vraiment pas ça qu’est-ce qui me fait mon papa. Non. (…) Moi là, (..) mais madame, est-ce que tu pourrais dire à mon papa d’arrêter madame ? Toi madame ton papa, y faisaitt-u ça toi ? (…)

Toi t’as-tu des enfants madame ? Est-ce que leur papa y fait ça ? Moi là, tsé, j’aimerais ça avoir un papa, t’sé qui, qui me pousse quand je me balance. Une fois, j’avais gagné une médaille d’or, on avait gagné, on était les championnes hen. Moi j’ai sauté dans les bras de mon papa, pis moi j’aurais aimé que ça soit toujours comme ça avec mon papa. J’étais super contente, pis y’étais super content, je le voyais dans ces yeux. Oui y’était content mon papa. Y’était super fier de moi pis là, il m’a serré fort fort fort dans ses bras. Y’était content mon papa. Mais, j’aimerais ça que ça soit toujours comme ça avec mon papa. Mon papa y veut pas. J’aimerais ça que ça soit toujours comme ça avec mon papa. Je veux qui arrête de faire les choses. J’voudrais qui arrête de faire les choses. Je veux que ça soit toujours comme quand je gagne la médaille d’or. J’aimerais ça qui arrête de faire les choses pis que ça soit toujours comme quand je gagne la médaille d’or. Je pourrais toujours être sa championne. (..)

Non, mon papa y’é pas comme ça mon papa. Non, mon papa y veut que je sois une grande. Ben moi, des fois c’é l’fun être une grande tout de suite, mais des fois j’aimerais ça rester une petite aussi. (…) Des fois les grandes personnes y sont méchantes. Les enfants sont moins méchants, en tout cas, on fait pas des choses. Moi mon papa y me fait des choses. Il m’appelle ma grande. Moi je voudrais pas être sa grande. Moi j’aimerais juste ça un papa qui joue avec moi. Pourquoi hein moi, je peux pas avoir un papa qui joue avec moi ? . Pourquoi hein moi, je peux pas avoir un papa qui joue ? Je pourrais monter sur son dos pis y pourrait faire le cheval. Peut-être hein ? On pourrait aller glisser au parc. Se balancer. Je pourrais m’asseoir sur ses épaules pis là je serai grande grande grande, plus grande que tout le monde. Pourquoi moi mon papa y’é pas comme ça ?

Peut-être que je suis pas une gentille petite fille. Peut-être que si j’étais plus gentille, y’arrêterait de faire des choses pis y serait gentil peut-être mon papa. Peut-être que je ne suis pas une assez gentille petite fille pour mon papa. Peut-être que, peut-être que c’est ça. Faudrait que je sois une plus gentille petite fille. Peut-être que faudrait que je sois une plus gentille petite fille. On pourrait aller au parc. On pourrait jouer à la roue, moi j’aime ça la roue ça va vite vite vite. (…) Pis à l’araignée, on pourrait aller jouer à la toile d’araignée. Pis les balançoires pis le carré de sable. Mon papa y’aiment pas ça quand je ramasse de la gomme dans le carré de sable. Non y’aime pas ça, il dit que c’est sale. Mais ça fait crunch crunch.

Est-ce qu’on a le droit de changer de papa ? Peut-être que je pourrais demander à maman si je pourrais changer de papa. Maman a veut pas changer de papa. Ma maman, a me dit qui faut que je le laisse faire pis que j’arrête d’y penser. Mais j’essaie ! Ben t’sé c’é ma maman, a doit bien savoir. C’é qu’a en sait plein de choses ma maman. Je m’demande si Papa y fait ça à mon frère aussi. Peut-être que c’est juste moi dans la famille. C’é comme ça dans toutes les familles. Y’a une petite fille qui faut qui fasse des choses avec son papa pis les autres sont corrects. Mais moi ça l’a tombé sur moi, mais peut-être que c’est comme ça dans les familles. Je sais pas si Sara a fait ça avec son papa. Mais peut-être que c’est sa sœur elle, peut-être que c’est pas elle. Mais moi j’aimerais ça que mon papa y prenne quelqu’un d’autre.

Moi j’aime pas ça qu’est-ce qui me fait mon papa. Moi madame, mon papa y me fait des choses. Moi y me fait des choses mon papa. Je te le dirais pas, mais tu me croiras pas. Tu vas dire que je suis menteuse. Moi j’pas une menteuse. Non je te le dirais pas. Non je te le dirais pas. Y me fait des choses. Des fois ma maman è là. Mon frère aussi des fois. Ben des choses là. Tu vas dire que j’t’une menteuse faque je veux pas te le dire. Non. Pis tu peux m’en donner des bonbons si tu veux, je te le dirai pas plus. J’va prendre le rouge. Le suçon rouge. Non bon. Toi est-ce que t’as des enfants ? Comment y s’appellent ? Moi mon papa y me fait des choses. Toi ton papa y te faisais-tu des choses. Ben, des choses. Comment y s’appellent tes enfants.

Moi mon frère s’appelle Rémi. Mon papa y s’appelle Papa. Ma maman a s’appelle Maman. I travaille tard tard le soir mon papa pis tôt tôt le matin. Y’é pas beaucoup à la maison mon papa. Il travaille beaucoup beaucoup beaucoup mon papa. Des fois mon autre frère Luc y vient à la maison. Luc, c’est heu…, un autre frère que j’ai là. Il l’a eu avant moi pis Rémi. Y’a eu Luc, Nathalie aussi, mais Nathalie on la voit pas, c’est juste Luc qu’on voit. Ben y’é plus grand que nous Luc. Je sais pas si y me fait des choses lui.

Moi une fois je prenais mon bain. Je prenais mon bain, j’étais bien, la porte était fermée. Pis là ma maman est entrée avec un autre monsieur. Mononcle André, mais c’est pas un vrai mon oncle. On le voit beaucoup pis on l’appelle mon oncle André même si c’é pas un vrai mon oncle. J’me sentais pas bien, moi j’tais dans mon bain. J’tai toute seule dans mon bain, j’tais bien dans mon bain. Ma maman est rentré comme ça, è juste rentré comme ça. Mais moi j’ai pas aimé ça moi. Pis en plus mon oncle André y m’a vu toute nue. T’sé. Moi j’ai pas aimé ça. J’étais bien dans mon bain pis là ils sont rentrés moi j’ai pas aimé ça. Mon oncle André y m’a vu toute nue.

Ah, c’est pas grave c’est une p’tite fille, c’est pas grave, qu’a la dit ma mère. Oui c’est grave bon ok là, moi je voulais pas qu’y me voit tout nue ok là, bon. J’ai ben l’droit hein moi bon. Ma maman a dit : C’é pas grave… J’te dis, è nounoune des fois ma maman. Moi, j’aime pas aimé ça que, moi j’ai vraiment pas aimé ça, non. Ils sont rentrés comme ça.

Mais, je pense que c’est pas tout. Mais, le soir moi j’étais don mon lit. Ben, je faisais dodo. Pis là mon oncle André y’é venu dans mon lit. Pis y’a mis quelque chose entre mes cuisses, c’était gros. Moi, j’aimais pas ça, non bon ok. (…) Non noooon, j’aimais pas ça. Y’é arrivé d’autre chose après ça. Ben, y me donnait des becs là dans l’cou. Ouach, ouach, c’était dégueulasse. C’tait tout mouillé dans mon cou là. Moi je savais pas quoi faire mais j’aimais pas ça. Je me demandais, qu’est-ce que, pourquoi là y’étais là ? Pis pourquoi mes parents y’étaient pas là hein ? Pis t’sé mon oncle André, c’est pas mon papa, moi je suis pas obligée si c’est pas mon papa. Non j’ai pas aimé ça. Moi là, moi non j’ai pas aimé ça. T’sé, j’pense pas que qqn d’autre aurait aimé ça. Moi j’ai pas aimé ça. Moi j’prenais mon bain, j’tais ben dans mon bain. Après j’faisais dodo. J’faisais dodo. On peut pas être tranquille.

(…) Moi là, j’aimerais ça avoir un papa normal. Moi j’aimerais ça avoir un papa normal. Un papa normal, t’sé. Un papa, t’sé je pourrais aller prendre des marches avec mon papa, aller faire du vélo avec mon papa, on pourrait aller cueillir des fraises. Jouer au parc, aller se balancer. Faire du patin. On pourrait faire ça moi pis papa.

Quand y’avait des orages-là, ça c’était l’fun quand y’avait des orages parce que. Quand il fait des orages t’sé i fait un ti peu plus froid pis là on sortait dehors là, pis là on était les 4 pis on allait sur la galerie, pis on avait une grande grande galerie avec un toit dessus. Pis là on allait sur la galerie pis là on s’assoyait les 4 collés collés on se mettait des couvertures là pis là, on regardait les tonnerres pis les éclairs pis la pluie tomber. Ah, ça c’té l’fun. On parlait pas. On était juste content d’être ensemble tout le monde. On était collés, mais c’était des bonnes collades. Ça j’aimais ça. Ça j’aimais ça, ça là, ça c’était l’fun. On regardait la pluie tomber. On voyait les éclairs pis le tonnerres.

Des fois, on avait un chocolat chaud que ma maman a allait nous faire. Pis là, l’air était un p’tit peu froid hein, faque là on respirait pis là ça sentais bon dehors. On respirait pis là ça entrait dans nos narines. Ça faisait tout frais par en-dedans là. Ça là, ça là, c’tait l’fun. Ça j’aimais ça. J’aurais aimé ça que ça soit toujours comme ça. Je me sentais bien, j’me sentais en sécurité. On était tout blottis les uns contre les autres, ça c’était de l’amour pur. L’Amour pur, tout pur, tout pur. On était bien. On était tellement bien. J’aimerais ça que ça soit toujours comme ça quand je suis petite. (…) Ouais, en dessous des couvertures, tout le monde collé. On regardait la pluie tomber pis là on respirait, pis ça sentait bon. Pis c’tait le soir, pis on avait une permission spéciale. Pis on était supposé être couchés, on était tout en famille, sur la galerie. Pis on r’gardait la pluie tomber. C’tait tellement l’fun. J’aurais aimé ça que ça soit toujours comme ça. Toute la vie a regardé la pluie tomber. En dessous des couvertures avec l’air frais qui rentre dans mes narines pis un bon chocolat chaud à ma maman.

Y’a du soleil dans mon cœur. Parce que je suis capable de ressentir pis de revivre ces beaux moment là. Pis ça met du soleil dans mon cœur. Mais aussi ça met de l’eau dans mes yeux. Ça met de l’eau dans mes yeux parce que ces moments-là ils finissaient toujours. Ces moments-là ils finissaient toujours. Pis un moment donné, les choses y recommençaient. (…)   Sandra

 

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