L’inceste est le plus traumatisant des abus sexuels car il est vécu avec un ou des membres de la famille, imédiatte ou élargie, représentant une figure d’autorité parentale. Le lien symbolique entre l’enfant et le parent est alors détruit… Il dérive alors dans la vie comme un petit radeau en plein coeur d’un océan où la houle de l’insécurité et de la terreur le bouscule incessamment…
Les agresseurs peuvent être le père ou la mère biologique, les parents adoptifs ou les substituts (conjoint de l’un des parents), les frères et les soeurs, les demi-frères et les demi-soeurs, les grands-parents, les oncles et les tantes, les cousins et les cousines.
Le traumatisme peut être moindre lorsque qu’il s’agit d’inceste entre frères et soeurs ou cousins et cousines avec consentement mutuel. Toutefois, il ne faut pas généraliser ou en minimiser l’impact… Si l’inceste a eu lieu par un abus de pouvoir sans consentement réel et qu’en plus il y a eu violence… il est évident que les traumatismes s’aggravent… (Ces types d'inceste peut s'avérer tout aussi traumatisant qu'un inceste paternel ou un inceste maternel. Et je dirais, que l'inceste entre frère-soeur ou frère-frère ou soeur-soeur, même s'il y a consentement, il est de toute évidence qu'il y a une profonde problématique. S'il y a une différence de 5 ans entre la fratrie, ou entre cousins, cousines, il s'agit d'un abus sexuel. Mise à jour le 12 nov. 2019)
Lorsqu’une intervention a lieu auprès de la victime, cet enfant ou cet adolescent souffre déjà de problèmes sérieux. Au Canada, on estime que près de 90 % des cas d’abus, de violence, de mauvais traitements et de négligence envers les enfants ne sont pas déclarés aux organismes de protection de l’enfance. (MacMillan et autres, 1996)
EFFETS À COURT TERME POUR CES JEUNES:
Comportements inappropriés (curiosité sexuelle excessive, exhibitionnisme, masturbation en public, etc.), Actes sexuels sur d’autres enfants (fellations, introduction d’objets dans le vagin ou le rectum, tentative de pénétration)
Peur, colère, hostilité, faible estime de soi, changement brutal du comportement et de l’Humeur, dépression (tristesse,ennui, culpabilisation), idées délirantes, vie infantine diminuée (incapacité de jouer), pseudo-maturité (attitudes séductrices pouvant entraîner des risques de subir un nouvel abus), automutilation, problème d sommeil, anorexie, boulimie, énurésie, encoprésie, douleurs abdominales, étouffement, fatigue, croissance ralentie, menstruations interrompues.
Troubles d’apprentissages scolaires (problèmes de concentration, de mémorisation, d’imagination, de compréhension, de raisonnement, d’absentéisme et de décrochage). Mais attention, il y a quand même des jeunes qui performent très bien en classe malgré tout ce qu’ils subissent… Délinquance, toxicomanie, prostitution, suicide
Si aucune intervention familiale ou psychosociale n’est entreprise pour protéger l’enfant ou l’adolescent, les conséquences se prolongent et augmenteront à l’âge adulte.
J’ai regroupé en quatre catégorie les multiples troubles dont souffrent les victimes d’inceste devenues adultes:
TROUBLES D’ADAPTATION AFFECTIVE
Culpabilité et honte, hyperresponsabilité, perte de confiance en soi et faible estime de soi, sentiment de trahison, d’injustice et d’impuissance, sentiment d’être à part des autres, sentiment de souillure, agressivité autodestructice, ambivalence (confusion), intolérance, mépris pour les femmes, peur des hommes, dépression, dissociation de leurs corps et dépersonnalisation,
TROUBLES D’ADAPTATION INTERPERSONNELLE
Difficulté à faire confiance aux autre et à établir de bonnes relations, obsession de la perfection, dépendance affective, attachement pathologique aux parents, rôle de victime à répétition, besoin excessif d’aider les autres, relations difficiles avec ses propres enfants. (rejet et culpabilité, garde une distance émotionnelle et physique avec eux.)
TROUBLES D’ADAPTATION SEXUELLE
Sexualisation de toute relation humaine, dépendance sexuelle, orientation sexuelle confuse, dégoût de la sexualité, frigidité, vaginisme, anorgasmie, refus de la féminité, refus de l’hétérosexualité.
TROUBLES PSYCHOSOMATIQUES ET PHYSIQUES
Troubles du sommeil, anorexie, boulime et obésité, amnésie, troubles de langage, crise d’anxiété, dévalorisation du corps, arrêt de croissance, sida et M.T.S
AUTRES SÉQUELLES
Spasmophilie (céphalées chroniques, douleurs abdominales), altération de l’odorat, hallucinations auditives, douleurs aux seins, au dos, au ventre, tachycardie (battements accélérés du coeur), constipation.
Toutes les séquelles énumérées que ce soient concernant les jeunes ou les adultes, celles-ci peuvent être vécu à différents niveaux ou degrés
Extraits tirés du livre Le secret de Blanche . Mars 1999. Tous droits réservés aux Éditions de l’Homme.