Le 2 juin 2001

Bonjour Blanche,

Je fouinais sur le net et je suis tombée sur ton site, j’avais déjà lu ton livre «Le secret de Blanche» et je l’avais trouvé très émouvant et je tenais à te féliciter.

J’ai 16 ans et dans ma jeunesse, j’ai moi aussi subi des abus venant d’un cousin et d’un ami plus vieux aussi, puis il y a quelques mois encore j’étais dans une situation de violence conjugale, ça duré 2 ans et demi avant que j’arrive à m’en sortir et je tenais à t’écrire juste pour rappeller au monde que ça peut arriver aux plus jeunes. Que nous non plus on n’est pas à l’abri de ça. J’ai beaucoup souffert de cette situation et aujourd’hui après 9 mois, je commence à peine à me remettre. J’ai un nouveau copain depuis bientôt 6 mois et j’ai dû passer à travers des étapes assez difficiles pour pouvoir comprendre les personnes qui ont un vécu semblable.

Je tenais à t’envoyer le texte qui est en pièce jointe. Tu peux faire ce que tu veux avec mon texte. Je suis sûre que tu en feras un très bon usage … Si ça peut faire réfléchir une seule personne sur ce qu’elle vit et la pousser à s’en sortir (comme ton livre) et bien ce serait vraiment merveilleux ! Voilà! Alors bonne chance pour ton prochain livre et encore une fois félicitation.

Tinou

Le retour du printemps

Mes poumons me sortent par les narines
J’ai les joues laiteuses, d’humeur chagrine
La pâleur de mes joues me donne un air piteux
Maculées de l’eau jaillissant de mes yeux

C’était le prix à payer pour être avec toi
Mais je pense que c’était trop dispendieux
Les meurtrissures sur mon corps ne le valent pas
Ta jalousie me coûte trop chère, trop pour continuer ton jeu

C’est l’orage, c’est l’enfer
La foudre dans tes prunelles, elle fait peur
Le tonnerre vient toujours avant l’éclair
Tu cris toujours avant de m’abattre de malheur

Tu regrettes, tu ne voulais pas
Tu m’aimes, tu me le répètes tout bas
Toujours en me dictant que c’est toi le maître
Le soleil, toujours plus court, automnal
Avant l’hiver du septentrion, glacial

Maintenant, c’est moi qui contrôle mon temps
J’ai fait arriver le printemps
Parce ta pluie me laisse de glace
De même que tes supplications et tes menaces

Tinou