Voici un témoignage où le désespoir et la recherche d’aide adéquate est évidente. Chantal n’est pas un cas isolé… Le manque de ressource particulièrement dans le domaine de l’inceste est malheurement réel dans notre société. Pourtant, l’inceste est un fléau qui subsiste… Presqu’à chaque semaine dans les médias, on nous en fait part… Les cas mis à jour, n’est qu’une faible réalité de ce qui existe vraiment… Beaucoup restent emprisonné dans la conspiration du silence et de la peur.
Il est difficile de briser un pattern aussi enraciné depuis des générations… Surtout lorsque nous n’avons pas l’aide NÉCESSAIRE et ADÉQUATE pour nous aider à parcourir le chemin qui nous mène à la délivrance, à la guérison de tous ces traumatismes qui nous empêche de VIVRE… et d’EXISTER…
Malgré ses difficultés, j’invite Chantal à garder espoir… à faire confiance à la VIE qui l’habite… Cet élan vital caché, étouffée par ses souffrances, ne demande qu’à s’exprimer à travers elle… Chantal, fais confiance à ton intuition profonde et laisses-là te guider… Laisse la porte ouverte… et des êtres arriveront sur ta route pour t’aider à parcourir ce chemin si difficile, mais tellement libérant et vivifiant! Gardes la FOI en tes capacités profondes et spirituelles.
Le 6 juin 2001
Bonjour Mme Landry,
Je vous écris, un peu pour avoir l’heure juste. Je suis survivante de l’inceste. En juin 1999 j’ai fais une tentative de suicide suite aux émotions et au flashs-backs trop intenses que j’avais.
Après ma tentative de suicide, j’ai été hospitalisé en psychiatrie, j’étais à bout de souffle. J’ai cru qu’on m’apporterais de l’aide mais à ma grande surprise, le psychiatre m’a dit qu’il ne voulait pas que je parle de l’inceste alors que ce que je vivais depuis 1995 était lié à cela. Son diagnostique était que je vivais une crise situationnelle et que j’avais besoin de repos. J’ai passé 8 jours là bas et après ont m’a retourné chez moi. Ça n’a rien réglé , j’étais encore au même point.
Alors je suis retournée voir le médecin qui m’avait fait hospitalisé pour avoir de l’aide. Cela faisait déjà 5 mois que je souffrais d’insomnie et je ne dormais pas plus que 3 à 4 heures par nuits. Lorsque mon médecin a vu que le psychiatre n’avait rien fait, elle a décidé de me suivre. Alors elle m’a prescrit des antidépresseurs, des somnifères et des calmant parce que je vivais continuellement sous le stress, que je continu à avoir des tendances suicidaires et que je m’automutile. Elle me suit régulièrement au 2 semaines depuis 2 ans.
À travers ces 2 ans, nous avons essayer de joindre à la médication un suivi psychologique. Ma première psychologue était en formation et ça n’a duré que 4 mois, jusqu’à ce que je m’automutile et qu’ elle me dise d’aller voir ailleurs. Ailleurs, elle voulait que je quitte mon médecin et que je me face suivre par un psychiatre ce qui était hors de questions.
Ensuite j’ai trouvé le groupe d’aide C.A.L.A.C.S. qui continu mon suivi lorsque j’en sens de besoins. Je suis satisfaite du soutien que mon intervenante m’apporte.
Sauf que mon médecin trouve que je ne me rétablis pas assez vite et m’a trouvé une psychologue dans un C.L.S.C. Mettons que je n’avais pas vraiment le choix. Sauf que ça clique pas avec. Peut-être parce que j’ai senti que l’on me l’imposait. Je n’ai aucunes motivation, je suis à plat et je me force d’y aller parce que j’avais des craintes que mon médecin me fasse hospitaliser encore en psychiatrie.
C’est arrivé à plusieurs reprises depuis que mon médecin me suit, qu’elle me dit que si il n’y a pas d’amélioration qu’elle me ferait hospitaliser. Ben là, c’est fait, elle m’a annoncé que si dans 4 mois, elle ne voyait pas d’amélioration qu’elle m’enverrait en psychiatrie en clinique externe. Il n’en n’est pas questions, si ils n’ont pas sue m’écouter, je ne crois pas qu’ils le feront plus maintenant et je risque de me faire bourrer de pilules. Non, merci!
Suite à cela, j’ai décidé d’arrêter de voir mon médecin car le fait qu’elle voudrait me faire hospitalisé en psychiatrie me met sous pression et je vis dans la peur. Je trouve cette situation insoutenable et je me sens déprimé encore plus. Ça m’aide pas.
Aujourd’hui, j’ai contacté mon intervenante à C.A.L.A.C.S. et elle m’a donné une liste de femmes médecins qui sont sensibles aux besoins des femmes, qui ne font pas de pression et qui ne menacent pas leur patiente d’être envoyé en psychiatrie. Je dois appeler dans les prochains jours pour avoir un rendez-vous.
Mais est-ce la meilleure aide que je peux avoir dans notre condition. Oui, nous n’avons pas les moyens financiers pour se payer un spécialiste. Mon mari est le seul à travailler et il n’a pas un gros salaire. Nous avons aussi 4 enfants. Donc, les moyens financiers sont presque inexistant.
Ce qui me tracasse le plus aussi, c’est la médication. Jusqu’où, elle peut m’aider. Depuis 2 ans, j’ai essayé plusieurs antidépresseurs: Zoloft 100mg ;Effexor 225mg;Prozac 20mg; Celexa 40 mg et maintenant je suis encore revenu à Effexor 225mg. Pour ce qui est des calmants ou des somnifères c’est pareille: ativan,dulman,serax,xanax,rivotril,temazepam. Ça c’est à part des médicaments pour mes maux de têtes: Norgesic et technal(avec codéine).Sans oublier les vitamines pour le stress. Je ne sais plus quoi pensé face à tout ces médicaments. Mon médecin dit que les médicaments ne font pas l’effet qu’ils devraient faire parce que mon système est résistant. Moi je sais plus?
Psychologue, Psychiatre,Psychanalyste, Psychothérapeute, médecins. Qu’est-ce qui serait le meilleur pour moi?
Excusez-moi si j’ai commencé par parler de mon problème au lieu de me présenter.
Je suis un enfant adopté. J’ai été agressé sexuellement par le 2ième mari de ma mère que je considérais comme mon père. Il a commencé à m’agresser j’avait 5 ans jusqu’à l’âge de 11 ans, puis il y eu récidive avec violence à 14 ans et de nouveau à 16 ans. J’ai aussi été agressé par le frère de mon père à quelques reprises entre 13 et 16 ans. Enfin, la dernière et non la moindre. J’ai aussi été agressé par la complice de mon père, ma mère adoptive… Depuis le plus jeune que je puisse me rappeller, j’ai dû subir aussi les perverssions sexuelles de celle-ci. Le voyeurisme qui alla jusqu’à me prendre nu en photo jusqu’à l’âge d’environs 9 ans et l’ exhibitionnisme qui cessa définitivement lorsque j’ai rompu avec elle en 1999 à l’âge de 32 ans… Chez nous, mes parents n’avaient aucune pudeur et n’ont jamais démontrer aucuns regret face à toute cette perversité qui régnait à la maison… Le respect de notre intimité n’existait pas!
Il y a eu fellation, masurbation, pénétration, caresses,cunilingus, relations sexuelles avec pornographie, relation sexuelles avec des objets et relations sexuelles avec armes à feu chargée.
Mon père était un homme très violents, il battait mes frères tandis que ma soeur et moi étions agressés sexuellement. Ma mère n’était qu’à la maison que pour dormir, elle préférait faire de l’argent et se payer du luxe. Elle m’a avoué que lorsque j’ai eu 5 ans, elle avait choisit de ne pas sacrifier sa vie pour ses enfants car cela n’en valait pas la peine. Ma soeur à l’âge de 14 ans porta plainte contre mon père pour agression sexuelles et il fut arrêter. Ma mère aussi porta plainte mais dans le doute, la retira aussitôt et força ma soeur à écrire un démenti…suite à cela ma soeur fut retiré du milieu familiale, mon père retourna à la maison et moi j’ai continuer à vivre sous le même toi que mon agresseur. Et les agressions continuèrent. Lorsque m’a soeur quitta la maison, c’est moi qui a pris la relève et qui devait prendre soins de mes frères et les protéger de notre père. Ce fut comme cela jusqu’à je quitte la maison à l’âge de 17 ans. Un ans plus tard mon père se suicida.
Durant toute cette période, mon père me disait que si je le disais, il me BATTERAIT et que JE FERAIS de la peine à ma mère, qu’elle serait choquée, en colère après MOI… Que ce serait un secret entre lui et moi.
J’ai réussi à vivre avec ce secret jusqu’en 1995, période où nous avons dû quitter le mouvement religieux dans lequel nous étions depuis 10 ans (secte). À partir de ce moment là, tout a basculé. J’ai commencé à avoir des flashs-backs de mes agressions, à faire de l’insomnie, à faire des crises de paniques, à être sous tensions, j’ai commencé à avoir des idées suicidaires, à avoir des migraines,à être déprimé et aussi épuisé physiquement et c’est comme ça depuis… Ça fait maintenant presque 7 ans que je vis comme ça et j’en ai marre et je vois que plus que le temps passe, plus que mes idées suicidaires son fortes et moins que j’ai peur.
Merci !
Chantal