Retrouver le plaisir... C'est possible...
Les victimes de viol (incluant l’inceste) vivent d’épouvantables souffrances, et ce même des années après le viol. Certaines ne s’en remettent jamais et vivent l’enfer jusqu’à leur mort. Plusieurs sont dans cette condition pour nombre raisons. Elles n’ont jamais été aidées ou ne l’ont pas été comme il le fallait… Certaines sont prises dans un engrenage familial destructeur déniant la réalité de l’abus, et ne croient pas qu’elles puissent sortir de ce cercle infernal…
Tout en plus, encore aujourd’hui des professionnels laissent croire qu’elles ne peuvent vraiment guérir… Entachées par le sceau de la fatalité… pourquoi aller consulter? Plusieurs demeurent dans l’ignorance et ne savent pas qu’il est possible de redevenir vivantes à part entière. Certaines d’entre elles s’enfoncent dans l’apitoiement sur soi et dramatisent plus ou moins leur vie s’enfermant ainsi dans un cercle vicieux de déresponsabilisation de soi qui est tout le contraire de l’autonomie nécessaire pour reprendre sa vie en mains.
Je suis en parfait accord avec ces propos de Swan Nguyen : « Aider une victime de viol ne veut pas dire « dépanner » ou « donner un p’tit coup de main », cela veut dire les « ramener vers la vie » pour celles qui ne sont pas suicidaires ou « sauver la vie » pour celles qui le sont. » Oui, il est possible de redevenir des Vivant-e-s à part entière.
Être bien accompagné vers le plaisir
Suite à un viol, un inceste, un abus sexuel quel qu’il soit, une prise en charge spécifique doit être faite par un professionnel qui connait réellement la démarche à suivre, et non par une « simple écoute bienveillante » de la victime. Il est important que le thérapeute, utilise une « écoute active » et soit en mesure d’émettre des opinions claires concernant la loi et le système juridique, par rapport au droit des victimes. Celles-ci doivent connaître tout ce qu’il peut survenir durant ce processus pour qu’elles se sentent soutenues et sécurisées dans cette réalité inacceptable de ce qu'elle a vécu. Il est primordial que le thérapeute puisse renseigner la victime sur le parcours vers la guérison de ses profondes blessures, et que cela est VRAIMENT possible. Évidemment, si elle travaille dans ce sens. Le thérapeute doit l’amener à conscientiser tous les enjeux d’une telle démarche. A-t-elle la solidité nécessaire pour faire ce parcours? Est-elle prête à s’y investir? À quel degré est sa motivation? Il va de soi, que l'« écoute passive silencieuse » est nullement indiquée pour les victimes de viol et d'agressions sexuelles. Celles-ci ont de la difficulté à avoir des réponses directes aux interrogations légitimes qu'ils se posent par rapport à ce qu'ils ont vécu. La victime a besoin d’aide pour intégrer, voir plus clair et poser des « actions créatrices » pour son propre bien-être, et ce, en toute conscience dans le respect de ce quelle est « Ici & Maintenant ». Avancer pas à pas, à son propre rythme vers sa propre Guérison… Reprendre sa vie en mains… Retrouver son pouvoir personnel et spirituel…. Sortir de l’isolement et reprendre sa place dans le Monde… celle qui lui revient… Jouir de la vie dans tous les sens du terme.
Le plaisir de se réapproprier de son corps
Un travail thérapeutique engagé et responsable est nécessaire. Un « Noble Travail » sur tous les plans, psycho-corporel-spirituel, incluant le travail énergétique et sexologique.
Être tendue pendant la rencontre intime avec l’autre et bloquée avant de jouir est tout à fait compréhensible puisque notre corps (notre esprit) revit de façon symbolique une situation qui n'a pas encore été totalement dépassée ou intégrée. (La blessure est toujours là… inscrite dans chacune de nos cellules.) Cette tension est un mécanisme de défense naturel pour empêcher que se reproduise l'agression et pour s'interdire une jouissance non désirée dans les conditions de l'agression. Nous voulons garder le contrôle. Nous avons installé nous-mêmes ce contrôle qui génère un conflit intérieur. « J’veux… J’veux pas… » Cette bataille avec soi-même est douloureuse… insoutenable. Nous sommes emprisonnés dans notre propre corps. Paradoxalement, c’est nous qui y avons posé le cadenas à cette porte d’entrée si intime… Ce qu’il faut savoir… c’est que c’est nous qui avons aussi la clé pour l’ouvrir… pour libérer l’énergie sacrée emprisonnée.
Il y a tout un travail de délicatesse, de compassion, d’apprivoisement de cette blessure à travers son corps, son cœur et son âme. Nous devons poser des « actions créatrices » dans ce sens pour arriver à dissoudre ces blocages et nous permettre le plaisir. Ce Noble Travail en vaut vraiment l’investissement!
Le couple vers le plaisir
Bien entendu, si nous sommes en couple, l’attitude de notre conjoint-e est fondamentale pour l’avancement de ce processus. L’apprentissage d’une communication saine et authentique permet de placer de nouvelles fondations, solides, et nécessaires pour traverser certains pas-sages plus difficiles. La confiance, le respect et la compassion doivent s’instaurer au sein du couple. Le bien-être de la personne ayant vécu un abus sexuel est important… celui du conjoint-e l’est tout autant. Ce processus peut être un merveilleux voyage pour le couple, vers une nouvelle destination arborant de profondes découvertes nous transportant vers des horizons pour mieux se con-naître... en toute intégrité.
Le plaisir d’être
Étape par étape pour la réappropriation de notre corps et tout ce qui lui appartient… Sensations, émotions, saines pensées, discernement, clarté et connexion à notre essence divine, notre Vraie Nature. Une comm-union s’établie avec notre conjoint-e. Une vie nouvelle apparait peu à peu… la joie de vivre… un bien-être au-delà que l’on peut imaginer… Nous sortons de notre prison intérieure. Nous sommes libres d’ÊTRE totalement qui nous sommes… Quel plaisir de partager notre « êtreté « avec l’être cher et notre entourage!
Le plaisir sacré
Nous pouvons pousser le plaisir à l’extase. La cerise sur le sundae! Découvrir l’art d’une sexualité sacrée est un « must ». Toutefois, ce parcours demande une « profonde présence » pour accéder à cette félicité commune. Une présence à soi et à l’autre. Au lieu de vivre que l’orgasme qui est plutôt génital, nous nous évertuons à connecter le sexe au cœur vibrant pour élever notre énergie. Nous vivons alors une union émotive, sexuelle et spirituelle vraiment profonde et transcendante. Le but recherché, de part la connexion du coeur au sexe, s’abandonner à tous nos sens pour tendre vers l’extase sexuelle et une intimité personnelle qui dépasse de loin l’orgasme traditionnel. La présence, le lâcher-prise, la respiration, le mouvement, le son, la lenteur sont tous des éléments essentiels pour accéder à l’unité du plaisir sacré. Y parvenir est une grâce, une bénédiction, un cadeau de l’Univers.
Se guérir… c’est apprendre à s’aimer… à aimer.
Se guérir… c’est reprendre pouvoir sur son plaisir…
Se guérir… c’est oser aimer le plaisir à nouveau…
Se guérir… c’est accéder au plaisir de vivre…
Se guérir… c’est ÊTRE totalement VIVANT-E…
Être VIVANT-E… c’est d’avoir le PLAISIR de SAVOURER la VIE…
Blanche Landry, Thérapeute spécialisée
Mardi, 17 février 2015
Sainte-Adèle, QC. (Canada)