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Témoignage de Sylvie

Le 21 mars 2001

Bonjour Madame Landry,

Je viens tout juste de prendre connaissance de votre site. Je vous fais parvenir ces quelques pages en guise d’encouragement à vos actions bénéfiques.

J’ai été abusé par mon père il y a de cela plus de vingt ans. J’ai réussi à guérir mes blessures et retrouver un rêve auquel j’avais négligé. C’est vrai qu’on a pas idée des séquelles laissées par le passage ravageur du père. Cela a un impact direct sur notre vie. Pour ma part, j’ai commencé mon cheminement en 1991 après avoir fait une dépression post-natale. Ma véritable guérison s’est amorcée lorsque j’ai entrepris de livrer sur une dizaine de pages tout le tort que mon père m’a occasionné. Une lettre que je lui ai remis le jour de sa fête il y a de cela quatre ans. J’ai eu le courage avec l’appui de personnes qui me sont chères de l’affronter face à face. Le pardon est la voie que j’ai choisi. Il me libère de toute haine, de ressentiment et il a un impact certain sur mon devenir. Je vous fais donc parvenir ces quelques pages de rétrospection. Une démarche de ma propre initiative alors que je suis maintenant prête au changement. Mon rêve est au rendez-vous!

Un rêve négligé

J’ai négligé un rêve pendant des années. Il remonte pourtant à loin ce rêve. D’aussi loin que je me souviennes, il est apparu dans ma jeune vie alors que je me voyais vouloir entrer dans l’écran de la télévision. Mon père m’y avait bien préparée. Dès l’âge de trois ans, magnétophone sur la table avec papa qui aime à me faire dire l’alphabet de A à Z et de Z à A. Un bon papa qui voulait me faire prononcer l’exactitude des lettres. Comme j’aimais déjà la parole à cet âge. J’ai poursuivi cette passion des lettre, à aimer lire à haute voix. J’aimais réciter des contes. Je crois que je dessinais lentement les lignes de mon avenir dans ma tête de jeune fille. C’est étonnant de voir comment le rêve se profile à notre insu au fil du temps. Il se manifeste par nos actions. Ainsi, la jeune fille que j’étais en secondaire I, avait beaucoup de plaisir sur un travail en particulier. C’était une recherche sur la Suisse que je devais faire pour un cours de géographie. Du coup, je me prenais pour Tintin. Je me suis surprise à faire des contacts téléphoniques au consulat de la Suisse pour obtenir des informations sur ce pays. C’était sérieux.

Et un beau jour en soirée, alors que je faisais des devoirs au sous-sol, mon bon papa s’est approchée de moi. Non pas pour s’intéresser à mon travail sérieux mais plutôt pour me faire des caresses secrètes. En effleurant mes petits seins de jeune fillette pré-pubère, il a rasé du coup mon rêve.

J’ai poursuivi mes études avec l’impression qu’il était écrit la honte sur mon front. Chez nous, le climat de mon enfance a été surtout teinté de violence verbale profanée tantôt par mon père, quelquefois par ma mère qui s’époumonait à crier sa détresse. La confiance en soi n’était pas au rendez-vous pour aucun de nous tous. Porte de sortie, la confiance en la vie. C’est celle-là qui m’a toujours assez bien servie.

Peut-on m’aider a retrouver le chemin de mes rêves. Je me suis égarée en chemin. J’ai négligé mon rêve. Il m’a souvent fais signe pourtant. En secondaire II, je participe à un échange organisé par mon professeur d’anglais. C’est une classe neige dans les Laurentides et les élèves d’une école secondaire de Beaconsfield s’y trouvent également pour apprendre à échanger en français. Je me noue d’amitié avec une de ces anglaises et je commence la correspondance. Je n’ai pas cessé depuis. Si je ne peux m’exprimer par la parole, l’écriture prendra lieu de toute mon expression de vie.

Secondaire IV, le Club Optimiste de Longueuil visite les écoles secondaires pour initier de nouveaux membres. La parole est en vue. L’Oncle Pierre, animateur télé pour une émission de jeunes, parraine ce mouvement jeunesse. On cherche des candidats et candidates intéressés à se produire sur scène. J’embarque, voilà un moyen d’affirmer ma personnalité via le théâtre. Autrement je suis silencieuse de ma vie. Tellement honteuse de ce qui m’arrivait. Comme tout s’enchaîne, une amie du Club Optimiste m’entraîne vers une troupe de théâtre amateur à Montréal. Je fais du théâtre et prends un grand plaisir à faire les représentations même si je perds la voix fréquemment. Le traumatisme est dans ma bouche, dans mes tripes émotionnelles. Trop de trac, j’abandonne la partie et je poursuis mes études au cégep avec mon silence.

Mes notes étaient tellement basses au secondaire, que j’ai dû prendre une concentration sans maths. Sciences humaines sans maths. Voilà. Mes cours préférés sont ceux que je réussis assez bien avec de bonnes notes. Alors que presque tous les étudiants détestent les cours de philo, je trouve des questions à mon existence abîmée. J’aime ce cours parce qu’il me donne espoir, il m’encourage à la parole et à l’écriture. Je fais confiance en la vie et sur ma route, je rencontre mon mari.

Je pars à 19 ans de la maison, de ce lieu maudit où l’inceste et la violence avaient préséances. Seul les murs en ont été témoins. Le mariage a été ma porte de sortie et l’entrée à l’université. Refusée en droit, je n’ai pas l’embarras du choix, je prends ce qu’il reste comme orientation sans maths. Les sciences politiques. Il n’y a pas de hasard. C’est un champ où l’on y apprend à développer l’esprit critique, la synthèse, l’analyse et le doigté rédactionnel. On n’est pas loin du journalisme mais je ne le réalisais pas à ce moment là. Je continuai les études du baccalauréat sans savoir où cela me mènerait.

La Tintin en moi refît surface. Après deux années de sciences politiques, l’idée de faire un saut dans le domaine des communications m’a menai à faire une demande. Programme contingenté, j’ai été retenu quand même pour les entrevues, histoire de sonder mes motivations. Elles n’ont pas été assez convaincantes. On m’a refusé l’accès. Je n’ai pas réitéré la demande. Mon rêve était perdu dans ma peine. J’ai terminé mon bac de peine et de misère.

Difficile de se trouver de l’emploi en sciences politiques. Je ne savais vraiment pas à quelles portes aller frappées. Premier emploi après le bac, un poste temporaire sur un projet subventionné du gouvernement pour faciliter l’intégration au travail. Quelques expériences dans le domaine des soins à domicile pour un point de service d’un CLSC. Il s’agissait d’acheminer les appels et de faire les liens aux bonnes ressources. Sur le tas, je participai également à une demande d’aide de subvention pour un comité de bénévoles qu’on avait mis sur pied durant cette période de six mois de travail garanti!

Je me suis bien mariée. J’ai un mari en qui je réussis à faire confiance. Je me suis sentie capable et assez honnête de lui révélé mon affreux secret dès nos premières rencontres. Nous faisons route ensemble depuis dix-huit ans maintenant, dans une voie d’amour et de respect. Et de cet amour, les bébés sont désirés. C’était l’impasse en terme de recherche d’emploi pour moi. À 23 ans, j’estimais qu’il était temps pour la famille. Après trois ans d’attente et un début d’investigation en fertilité, notre Maxime est arrivé par césarienne. Trente-trois heures de souffrance. Tout se présentait bien pourtant, moi qui avais idéalisé la méthode douce, lumière tamisée, chambre de naissance et petite musique, tout ce rêve pour la méthode provoquée. Trop de souffrance retenue pour la laisser s’échapper. Maxime , quand même, un rayon de soleil et d’espoir. Petit Bruno est arrivé quinze mois plus tard alors que j’allaitais encore mon premier. Deuxième césarienne. Décidément, le rêve n’était pas pour moi. Après huit mois d’allaitement, j’ai dû arrêter ce bonheur précipitamment. Bruno était allergique aux produits laitiers et maigrissait parce qu’il buvait de moins en moins aux seins. De plus, cela lui occasionnait de graves crises d’urticaires. Le désespoir s’installait. J’ai pleuré pendant six mois. Des crises d’angoisses sont apparues et je me suis retrouvée en dépression. J’ai remonté la pente avec de l’aide et je postulai pour un emploi à temps partiel. J’avais un besoin vital de briser l’isolement dans lequel je m’étais trouvée pour m’occuper de deux jeunes enfants. C’est ainsi qu’en 1992, je répondais à une demande d’intervieweurs sur le terrain pour une firme d’études de marché. Faire du sondage, du porte-à-porte comblait à ce moment-là, mon besoin de communiquer et de sociabiliser.

Avec mon vif désir de m’en sortir, j’avais besoin d’extirper cette souffrance qui devenait étouffante parce que trop longtemps retenue. L’aide d’une psychologue et un suivi en thérapie m’ont aidé à faire un bout de chemin pendant sept mois. Je réalisais alors toutes les séquelles de cet épisode de mal amour clandestin avec mon père sur ma propre vie. Une peine incommensurable. Tellement de culpabilité et de honte entretenue sur mes épaules pendant plus de vingt ans. J’ai réussi a en déchargé un bon poids, à qui de droit. Mon père m’avait refilé en douce son vieux sac noir. Des lectures, de l’écriture et la lumière au bout du tunnel m’ont incités à reprendre vie.

Août 1993, une annonce dans le journal La Presse attire tout spécialement mon attention. Une école de journalisme radio-télé annonçait le début d’une nouvelle session en septembre. Un trois mois intensif au coût de trois milles dollars pour étudier les techniques d’animation et de journalisme en radio, télé avec des pros de l’information sur des chaînes bien connues. C’est l’école de Pierre Dufault ,ex -commentateur sportif de Radio-Canada. C’était là, un signe. Mon rêve m’interpellait. Je passai l’audition et passai l’examen d’entrée. Je ne portais plus sur terre. J’empruntai la somme à la banque avec l’aide de mon mari et m’y inscrit. Ce à quoi j’aspirais au plus profond de mon âme s’est transformé toutefois, en un véritable cauchemar. J’éprouvais de sérieux blocages lors des simulations télé. Le regard séducteur de la caméra me renvoyait l’image de la fille honteuse que j’étais. J’étais loin d’être guérie. J’en étais dysfonctionnelle au point tel, de ne pas me présenter aux cours lors de ces pratiques télé. Je me défilais et me sentais tellement nulle. Et pourtant, il m’arrivait lorsque je me sentais en confiance avec un des professeurs, de me sentir en possession de mes moyens. J’ai fini avec une note finale de 78% ce qui n’était pas si mal mais la mention du directeur de cet école avait eu pour effet de me décourager. Ce rêve n’était pas pour moi. Confiance en soi, crédibilité sont les clés du succès dans ce domaine. Merci! Avec une telle somme investit, il me fallait continuer. Je gardais encore espoir de faire ma place au beau soleil.

Le cours terminé, sans expérience, je décidai d’aller m’en chercher avant de frapper aux portes des médias. Je me suis retrouvée ainsi à faire de la radio communautaire à Montréal. Je me défendais pas si mal. Je pondais des textes de nouvelles, établissais des contacts téléphoniques avec les principaux acteurs et couvrais des conférences de presse. Nombre de fois, je recommençais mon texte. Je doutais constamment de mes écrits. À maintes reprises, je présentais mon topo en ondes pas prête du tout. Je n’étais plus certaine d’être à la bonne place. Toutefois après quelques mois de radio, j’animai une émission d’affaires publiques. C’est mon entourage qui me fît remarquer ma voix dynamique et le ton vocal qui passait très bien. Je prenais là, une belle expérience. Par une belle journée d’été, un homme s’est présenté à la radio à la recherche d’une éditrice et d’une journaliste qui serait rémunérer pour un nouveau journal local qu’il voulait mettre sur pied. Le soleil me souriait à belles dents. J’ai cru au poste d’éditrice. En une fin de semaine, j’entrepris de lire deux bonnes briques sur le mandat journalistique. Je voulais tellement. Alors j’étais soumise à l’épreuve de faire mes preuves. Je devais pondre un essai. Tout ça pour m’apercevoir que le type n’avait pas un sou. Ses motivations étaient autres que le journal qu’il prétendait vouloir partir. Je me sentais tellement trahie. J’ai fini par quitter cette radio dans un état conflictuel. On me reprochait de ne pas m’impliquer assez et de ne pas assister aux réunions. Ce à quoi je répondais que je restais sur la rive-sud, que j’avais deux jeunes enfants qui se faisaient garder à la maison et qu’il m’était difficile de pouvoir m’absenter pour une longue période. Nous étions bénévoles. Plutôt que de chercher une résolution de conflit, je me suis dit que ce milieu ne m’acceptait pas. Je rejetais le blâme sur ma situation familiale et baissai les bras. Je me réconfortais à l’idée que j’avais une belle famille et qu’après tout j’avais d’autres chats à fouetter que de courir après le succès!

C’est fou comment on peut vivre des déceptions dans la vie!

C’est ma mère qui est venu me relancer après avoir arrêté toute démarches dans ce milieu des communications. Après avoir boudé pendant un an, voilà l’appel de bénévoles pour la télé communautaire de la rive-sud. Nous sommes en 1995 et j’ai 32 ans. Après tout, ce n’est pas si vieux que cela. Je m’engage pour une émission d’affaires publiques à la télé avec un sérieux problème de blocage psychologique. La belle affaire. Je suis amenée avec une équipe de tournage à faire des entrevues et à enregistrer mes reportages qu’on télédiffusait quelques jours après. C’était une émission qui passait deux fois la semaine. Je me désistais toujours lors de mes reportages pour les close-up « on camera ». Mon manque de confiance faisait en sorte que j’arrivais souvent en retard lors des montages. Je recommençais encore une fois la rengaine des topos réécrits maintes fois. Ce qui irritait les techniciens de l’audio à mon grand désarroi. Après tout, j’étais bénévole. Petite crise de vedettariat et je me tirai encore une fois dans mes propres pieds. J’ai quand même fait de bons reportages et réalisé que j’avais ce qu’il fallait pour les diffuser. Oublions le « on camera » pour moi.

Comme bien des choses qui s’enchaîne, je me trouvai également à cette période de journalisme un petit job de pigiste pour le journal local de ma région. On fonce. Un début d’enfer. Je ne sais pas comment me servir d’un ordinateur mais je suis bien décidée à prendre ma place. Je passai mon temps à recommencer mes écrits, insatisfaite, jamais assez bon. Je passai mon temps à téléphoner à mon mari pour lui demander quoi faire après avoir rédiger sur écran cathodique. Je ne savais même pas enregistrer sur disquette seulement. Il avait besoin d’être disponible ce mari! Je n’ai été que de passage dans cette petite feuille de chou. Un nouveau éditeur est apparu dans le paysage et avait amené avec lui ses propres pigistes. Je n’ai pas revendiqué ma place. Mes nombreux petits retards d’articles pour la tombée fatidique en a stressé plus d’un. Je ne me sentais pas à ma place là non plus. Faut dire, que j’ai un vilain défaut. Remettre à plus tard ce que l’on peut faire maintenant! Comment vous-dites? La procrastination. Je souffre de cette maladie.

Après deux ans de journalisme télévisé, je n’étais toujours pas à l’aise devant la caméra. J’ai du couvrir des élections municipales en direct. Ce fût pour moi, catastrophique. On a dû reprendre plusieurs fois des prises.Je ne savais plus ce que je disais. Ce n’était vraiment pas crédible. Le mandat était trop gros pour moi. J’ai cru que j’arriverais à surpasser ce blocage comme par enchantement. Ça n’a pas été le cas. Je me sentais tellement honteuse de rentrer auprès de l’équipe après cette soirée. Il me fallait oublier la télé, ce n’était pas pour moi. J’ai donc quitté mine basse, cet endroit où j’avais mis tant d’espoirs. J’ai abandonné cette place sans avoir saluer l’équipe de la rive-sud en bref, tel était le titre de l’émission à laquelle je participai pendant deux ans. J’avais trop honte de moi à prétendre cette passion.

Un nouvel espoir me fît signe. Je vais finir par croire que je ne dois pas lâcher. Le père du petit ami de mon garçon est caméraman pour l’émission JE . Après lui avoir rendu service en écrivant des lettres de commandites pour une de ses activités du base-ball mineur, il m’offrît de faire un démo sur cassette de mes meilleurs reportages. De plus, je lui demandai d’offrir en mains propres mon CV au directeur des affaires publiques à TVA. La gloire m’attendait!! Il me fallait un beau curriculum vitae. C’est pas à tous les jours qu’on remet de telles demandes d’emploi. Je l’ai donc fait faire. Je veux être sûr de prendre tous les atouts de mon bord. Il est d’un chic ce CV, voire même trop beau pour moi. Je n’ai jamais eu de réponses. Les retours d’appels en vain. J’ai fini par me faire une raison. Je décidai d’enfouir à jamais ce rêve inaccessible. Après tout, je n’étais pas si mal à la maison. Je ne suis pas carriériste.

J’assure une bonne qualité de vie à la famille. Je suis disponible pour les miens. Je travaille toujours à temps partiel pour la même maison de sondages. Je gère mes propres heures de travail et je prends congé de l’été pour passer les vacances. C’est l’idéal. Après presque dix ans de porte-à-porte dans la grande région de Montréal, je suis devenue sondeuse professionnelle. Je peux affirmer sans aucune honte que j’ai beaucoup d’entregent. Ma directrice est fière de ma productivité!

Plus de quatre années ont passé depuis mon départ de la télé communautaire. Plus d’une quinzaine d’années ont défilé sous mon nez depuis la fin des études universitaires. Je vieillis. J’en suis rendue à ma trente-huitième années de vie. Quand j’ouvre la télé, je retrouve plusieurs compagnons et compagnes journalistes qui ont réussi à faire leur place au soleil. Quand j’ouvre la radio, je reconnais les voix de mes amis qui ont partagé le même rêve que moi. Je suis heureuse pour eux et elles. C’est une belle passion.

Quant à moi, même si j’ai négligé mon rêve, j’ai toutefois pris soin de soigner mes blessures intérieures. C’est mon chemin tortueux. Je suis toujours aussi passionnée des communications. J’écris beaucoup, je lis , je m’informe et je continue de rêver. J’ai pris des cours d’informatique cet automne, sait-on jamais! Je surf sur le net et je cultive ma grande curiosité. Il est grand temps pour moi maintenant, de prendre soin de mon rêve négligé avant de l’anéantir à jamais. Je suis en bonne voie présentement. Il n’y a pas de hasard. Sur mon chemin du rendez-vous, j’ai rencontré une ex-chasseuse de tête qui m’a proposé de monter son dossier de presse pour sa jeune entreprise.

J’ai repris le pouvoir sur ma vie. Et l’espoir de prendre ma place…

Merci de votre attention.

Sylvie