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AGRESSIONS SEXUELLES COMMISES PAR DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ


 

Les agressions sexuelles commises par des professionnels de la santé ne sont pas une rareté. UN professionnel de la santé sur DIX avoue avoir eu des relations sexuelles avec une ou plusieurs clientes.

TOUT RAPPROCHEMENT SEXUEL ENTRE UN PROFESSIONNEL DE LA SANTÉ EST FORMELLEMENT NON-ÉTHIQUE ET INTERDIT.  C'EST UNE AGRESSION SEXUELLE, UN CRIME.
 
 
Nous parlons alors de psychologues, de psychothérapeutes, de psychiatres, de psychanalystes,  d'acupuncteurs, de chiropraticiens, d'infirmiers et infirmières, de médecins, de physiothérapeutes, de psychoéducateurs et psychoéducatrices, de travailleuses sociales et travailleurs sociaux ou autres intervenants sociaux, etc.  À cette liste, nous incluons aussi  les massothérapeutes, les préposés au bénéficiaires, tout autre thérapeute traditionnel ou non-traditionnel en relation d'aide ou en travail énergétiques.  
 

Dans ce contexte d'abus, lorsqu'il s'agit de patientes ou clientes qui sont aux prises avec des traumatismes reliés à la violence sexuelle ou/et physique,  celles-ci revivent un autre traumatisme qui aggrave évidemment leur état.  Elles qui ont osé aller chercher de l'aide pour sortir du gouffre dans lequel elles sont prises, et des PROFESSIONNELS abusent ENCORE d'elles... Et cette fois-ci avec la personne qui est supposée l'aider à sortir de cet enfer et s'affranchir de ses souffrances. TOUTE UNE ABERRATION!  Pour l'avoir vécu moi-même... C'EST TOUTE UNE ABERRATION!  Quel CHOC j'ai eu lorsque dans la jeune vingtaine, fragile et profondément perturbée émotionnellement,  je suis allée consulter un médecin en qui j'avais totalement confiance... au lieu de m'apporter de l'aide... il m'a abusé...

 

 

Tout contact de nature sexuelle dans le cadre d’une thérapie ou d’un traitement est considéré  comme un ABUS DE POUVOIR ET DE CONFIANCE commis par les PROFESSIONNELS. Ces derniers sont les seuls responsables de leurs gestes.

Dans ma pratique clinique, il m'est arrivée de travailler avec des clientes qui en court de route, révélaient avoir vécu une telle expérience avec un professionnel.  Certains de ces professionnels étaient adulés et même reconnus internationalement.  Mes clientes, à ce moment-là, ne voulaient pas porter plainte en leur endroit.  Toutefois, avec mon aide, certaines d'entre elles, ont eu la capacité de confronter leur abuseur, et ont pu faire un bon cheminement et reprendre leur pouvoir entre leurs  mains.  Je suis fière d'elles!   

 

Effets nocifs

Les effets  nocifs  d'une telle agression sont parfois très dommageables

  • Confusion dans les sentiments  (Ne veux lui nuire... Prise entre les sentiments d'amour et de haine)
  • Sentiment d'avoir été trahie et exploitée encore une fois
  • Honte et culpabilité
  • Sentiment de vide et d'isolement
  • Sentiment d'être démunie, impuissante
  • Perte d'estime et de confiance en soi
  • Sentiment d'humiliation
  • Peur paralysante de dénoncer un professionnel
  • Peur des jugements et des blâmes
  • Ambivalence (Prise entre le désir de dénoncer et la peur de briser le silence.  )
  • Emprisonnée encore une fois dans le silence (Pattern qui se répète... Revictimisation)

Autres conséquences

  • Anxiété, états dépressifs ou idées suicidaires
  • Colère ou refoulement de la colère, comportements auto-destructeurs
  • Difficultés dans les relations interpersonnelles, amoureuses et sexuelles
  • Méfiance envers les autres, surtout envers les hommes et les thérapeutes
  • Augmentation de la consommation d'alcool, de médicaments et de drogue .
  • Fuite dans la nourriture
  • Difficulté de concentration, trous de mémoire
  • Éloignement de la famille ou des proches
  • Une plus grande méfiance face à l'aide thérapeutique

Statistiques

À ce jour, 80-90% des victimes de ces professionnels sont principalement de sexe féminin  et 10-20% sont de sexe masculin.  Si l'on se réfère à l'ensembles des agressions sexuelles répertoriées, on peut supposer que les victimes masculines sont des mineurs et que les agresseurs sont des hommes hétérosexuels.

98% des agresseurs sont des hommes

80% des professionnels fautifs agressent plus d'une cliente.

Témoignage

Michèle qui a été exploité sexuellement par son kinésithérapeute (ostéopathe).  Tiré du site de REVAS.

Agresseurs professionnels dénoncés

Selon une enquête de La Presse1 publiée le 6 mars 2013, 32 psychologues radiés depuis 2000 pour inconduite sexuelle . L'un d'entre eux, Paul Bellemare enseigne toujours à la faculté de psychologie.  Pourtant, il  a fait des gestes si graves qu'il a été radié durant deux ans et a perdu à jamais le droit de recevoir des femmes en thérapie. «Le risque de récidive est omniprésent» et cela nécessite «des mesures très sévères» , a expliqué en décembre 2010 le Conseil de discipline de l'Ordre des psychologues .

À Baie-Comeau sur la Côte-Nord, le psychologue scolaire Richard Bois s'en est bien tiré.   Après avoir manipulé de jeunes adolescentes avec des billets et des invitations. La première de 14 ans a eu des relations sexuelles complètes avec lui, alors qu'elle était encore vierge.  La deuxième a subi des attouchements.  En 2008, le Conseil de discipline confirme que ce psychologune présente des caractéristiques des prédateurs sexuels non violents et risque de récidiver avec d'autres adolescentes.  Bien que ce quinquagénaire est radié à vie,  4 ans plus tard, il n'a pas toujours été accusée au criminel.  Et ce même si, sa principale victime a fait des dépressions à répétition et n'est plus certaine de son orientation sexuelle.

En 2001, après ses nombreuses relations sexuelles avec une patiente qui ont été qualifiée de viols,  le psychiatre Pierre Lapointe de l'hôpital Charles-Lemoyne  a été condamné à neuf mois de prison avec sursis.  Toutefois en 2003, suite à sa requête au Collège des Médecins de se réinscrire au tableau de l'ordre, le Comité de Discipline  lui a redonné le droit de pratiquer seulement  en milieu hospitalier, en autant que l' exercice profesionnel soit effectué dans un environnement physique permettant la surveillance de ses activités, ou à défaut, en présence d'un tiers.   Cependant, la suspension permamente du droit d'exercice en cabinet privé est maintenu. Pierre Lapointe  a publié un livre en vue de contribuer à la prévention du phénomène de l’agir sexuel en thérapie, et a fait un chapitre d’introduction de réflexion personnelle dans lequel il reconnaît publiquement sa faute et affirme la regretter? Voir à ces propos.   Décision sur la requête de l'intimé demandant sa réinscription au tableau de l'ordre des médecins.

En ce qui concerne le psychologue-hypnologue, Jacques Sirois de Beauport,  le Tribunal des professions a coupé en quatre la sanction imposée.  Ce psychologue  installait sa cliente sur ses genoux pour qu'elle parle à son pénis et éjaculait sur elle. Il a ensuite vécu avec elle. Même si le Conseil avait jugé le résidant de Beauport peu convaincant, le Tribunal a décrété que ce «n'était pas un être vil cherchant à assouvir ses seuls besoins» e t que le radier un an nuirait trop à sa carrière . En 2005, 10 ans plus tard, on a découvert que le même homme avait fait non pas une seule, mais trois victimes...

Un ex-psychologe montréalais François Lesage a fait  plusieurs victimes.  Pour le prédateur de 59 ans tout semblait beau.  Fils de médecin, ex-président de l'Association des psychologues et auteur d'un livre publié aux éditions Québecor sous le nom de François-David Lesage, il se spécialisait auprès des victimes d'agression sexuelle et de choc post-traumatique.  Lorsque la première victime l'a dénoncé en 2004, le conseil de discipline croyait qu'il représentait un risque peu probable de récidive et lui a ainsi imposé 1600$ d'amende et un stage de supervision d'un an.  Les quatre autres plaintes ont été traitées en même temps, cinq ans plus tard, et ont mené à sa radiation permanente.  À ce sujet voir l'article,   Le psy-prédateur

Olivier Meunier, acupuncteur de Longueuil accusé d'avoir eu des relations sexuelles répétées avec deux de ses patientes, d'avoir porté des violences physiques et psychologiques sur elles.  Il a perdu provisoirement  le droit de pratiquer. Près de  26 actes lui sont reprochés.  Il aurait eu une douzaine de relations sexuelles avec elles.  Voir l'article  Gestes à caractère sexuel, un autre acupunctueur radié 

En mars 2011, le psychologue Martin Dubois a été condamné à 2 ans moins 1 jour de prison pour avoir agressé sexuellement 3 garçons âgé de 7, 11 et 12 ans entre 2001 et 2005.  Deux de ces délits ont été commis au Camp-école Kéno, à Saint-Alban, dans Portneuf. Ce pédophile maintenant âgé de 45 ans habitait Trois-Rivières  et était responsable du programme Kéno-évasion, mis au point spécialement pour des garçons hyperactifs et souffrant d'un déficit d'attention.  Et le COMBLE DE CETTE HISTOIRE INVRAISEMBLABLE... dans l'exercice de sa profession, il s'était spécialisé dans le traitement d'enfants victimes d'abus sexuels. Avant son arrestation, à plusieurs reprises, il a témoigné à titre d'expert pour le ministère public dans des causes d'agressions sexuelles d'enfants.2

En 2011, l'ex-psychologue Pierre Thibaudeau de Trois-Rivières accusé d'agression sexuelle, d'attentat à la pudeur et de viol sur une cliente entre 1978-1984. En 2012,  cause à des incongruités chronologiques dans le journal personnel de la plaignante et l'interrogatoite et le contre-interrogatoire, il  a finalement été acquité.   Toutefois, comme il est question de rapports sexuels à la suite d'une thérapie,  le juge convient qu'il y a quand même eu faute déontologique de la part du psychologue.  3

 

L'importance de faire confiance à ses perceptions, de s'affirmer, se faire respecter et de développer son discernement pour sa propre protection4

Si une parole ou un geste vous rend inconfortable, le dire au professionnel.  Celui-ci doit imédiatement cesser ses comportements, même s'il n'y a aucune intention sexuelle.

Si le professionnel ne vous écoute pas, ne veut pas en parler, réagit mal, ne veut pas ajuster ses attitudes à votre égard, vous avez raison de vous inquiéter... Faites confiance à votre intuition profonde...  Songez sérieusement à couper tout contact avec cette personne afin d'éviter d'être manipulée et agressée.  Que de bons conseils... mais ce ne sont que des paroles... Lorsque l'on a déjà été victime d'abus sexuels par le passé...  en face d'une autre évidence... souvent SOUS LE CHOC, on entre dans une « FIGITUDE », incapable d'agir.... replongeant immédiatement dans un pattern qu'on connait... consciemment ou inconsciemment (plusieurs ont occultés  des expériences abusives de leur mémoire pour survivre...).  Une autre TRAHISON... mais cette fois-ci par un professionnel qui est supposé de nous venir en aide...  QUELLE TRAHISON!

Nous savons que les agresseurs sexuels font partis de toutes les sphères de la société.  Ils font partis de notre communauté familiale... ou encore ils gravitent autour de nos enfants lors d'activités parascolaires, tels que les Scouts, le hockey ou autres activités sportives.  On peut aussi les retrouver dans certaines Familles d'accueil ou même dans des organismes à but non-lucratif, tel que Les Grands Frères et les Grandes Soeurs du Québec, etc.  Parfois ce sont des étrangers... Mais, ils existent d'autres agresseurs aussi surnois que ceux qui font partis de notre famille et dans l'entourage de nos jeunes, ce sont des professionnels de la santé en qui nous mettons toute notre confiance... Pour la protection de vous-mêmes et celle de vos enfants, soyez vigilants... Ayez les yeux et les oreilles ouverts!  Osez poser les bonnes questions...  Mettez un terme à des comportements ou attitudes que vous jugez irrespectueux et inaceptables.

 

Sources:

1 Inconduite sexuelle: des psys radiés qui enseignent à l'université

2 Agression sexuelle au Camp Kéno: entente à l'amiable

3 Accusé d'agression sexuelle: le verdict d'un ex-psychologue connu le 19 décembre.

 Un psychologue acquitté d'agression sexuelle sur une cliente.

4Trousse de protection: Que faire en cas d'agression sexuelle?

Excellent document de REVAS.  Les rapprochements sexuels entre les professionnels de la santé et un  ou une cliente 

Autre  référence: L'inconduite de nature sexuelle : où en sommes-nous? Portrait de la situation. Article publié dans la revue Le Collège, automne 2013